Aux yeux des élites parisiennes, l’affaire semble entendue : il faudrait renoncer au modèle pavillonnaire, écologiquement « insoutenable » et politiquement inflammable. En échange d’une chambre par enfant et d’un bout de jardin, les classes moyennes auraient déserté les centres-villes, sans en mesurer les contreparties individuelles et collectives : dépendance accrue à la voiture, mobilité professionnelle entravée, désertification des centres-bourg, crise du commerce, repli sur soi… Pourtant, tout indique que le modèle reste un eldorado pour la majorité des Français. Face à un monde mouvant, les atouts de la maison sont immenses : calme, intimité, sécurité, liberté de mouvement, proximité de la nature. Le vrai luxe de demain, c’est bien le pavillon et la maison individuelle. À l’appui de ce constat, on croise Gérard, Samia, Maxence ou Adrienne qui nous racontent pourquoi ils ont adoré (ou détesté) vivre dans un pavillon. Certains ont cru qu’ils allaient changer de vie, d’autres en rêvent encore… L’histoire du pavillon aussi retracée dans ce livre est celle de pouvoirs publics souvent dépassés, d’empilement de lois changeantes et d’imaginaires politiques ballotés au gré des événements. Derrière ce chaos permanent du logement, il y a, depuis le début du XXe siècle, un invariable : jamais les Français n’ont renoncé à cet instinct de maison qui les obsède.
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